Les villes mondiales font face à une crise du logement sans précédent. Les pratiques de construction durables sont essentielles pour régler les problèmes d'utilisation des matériaux et d'élimination des déchets. Ce balado est disponible en anglais. Une traduction en français est disponible ci-dessous.
Avez-vous le courage, l'authenticité et la persévérance nécessaires pour aller jusqu'au bout ?
-Rune Kongshaug
Rune Kongshaug est un designer et entrepreneur social qui a consacré sa vie professionnelle au développement de collectivités durables par conception. Kongshaug travaille au développement de produits avec des partenaires interdisciplinaires du secteur privé, de l'industrie et de la recherche et développement dans les domaines de l'architecture, de la technologie de la construction et du développement responsable. Il est le fondateur et chef de la direction de Produktif, une entreprise de technologie et de conception de la construction.
Transcription MH EP05. Produktif : Réinventer la chaîne de valeur de la construction
[musique]
Thierry Harris : Des villes conçues pour la protection, des communes pour que les communautés s'épanouissent. Dans le monde entier, les villes ont changé notre façon de vivre en tant qu'êtres humains sur cette terre. En 2007, pour la première fois dans l'humanité, un plus grand nombre de personnes vivaient en milieu urbain plutôt qu'en milieu rural. Les conséquences de notre économie industrielle ont eu de graves répercussions sur l'environnement. C'est dans les années 1970 que le mouvement écologiste voit le jour.
Rune Kongshaug : À l'époque, le président Carter a posé des panneaux solaires sur sa pelouse de la Maison-Blanche, qui ont ensuite été démolis par le président Reagan.
Thierry : Dans cet épisode de Market Hunt, nous explorons l'avenir de la façon dont nos villes seront construites.
[musique d'introduction]
Nick Quain : L'entrepreneuriat est difficile, vous devez avoir du soutien là-bas.
Thierry : D'un point de vue pratique, bien que Rune, c'est une tâche énorme avec laquelle vous vous mettez au défi.
Rune : Je suis tombée amoureuse, je tombe facilement amoureuse. L'invention la plus stupide de l'humanité.
Thierry : Ça doit être un truc norvégien. Nous sommes en train de trouver des idées assez intéressantes. [rires]
Andrew Casey : Nous l'avons résolu.
Thierry : Nous avons tout réglé.
[mettre fin à la musique d'introduction]
Tout a commencé lors de la conférence du Forum urbain mondial des Nations Unies qui s'est tenue à Vancouver, en Colombie-Britannique, en 2005. Parmi les participants figurait Rune Kongshaug, entrepreneure sociale d'origine norvégienne et étudiante à l'École d'architecture de l'Université McGill. Le groupe de Rune étudie l'impact de l'agriculture urbaine comme moyen de transformer les villes et de les rendre plus durables. La grande idée était d'élaborer comment les villes pourraient devenir plus autosuffisantes en nourriture, en eau et en énergie.
Rune : 2005 a également marqué une année où l'humanité, pour la première fois de notre histoire, est devenue principalement urbaine. Avant cela, nous avions été principalement ruraux ou nomades, passant de nomades à ruraux en passant par les villes. Maintenant, nous devenons de plus en plus urbains et je pense qu'il est de plus en plus important que les villes puissent être autosuffisantes en nourriture, en eau et en énergie, et Productive House est venu en réponse à ce défi pour voir comment, en particulier, les ménages individuels peuvent jouer un plus grand rôle dans l'autonomie, tout en étant intégrés au tissu urbain et pour soutenir la diversité, tant culturelle qu'écologique.
Les valeurs de Produktif sont encore, aujourd'hui, bien des années plus tard, l'autonomie, l'intégration et la diversité fondées sur ce projet que nous avions fait il y a longtemps.
Thierry : Concevoir pour la durabilité. D'où vient cette idée nouvelle ? La rune élabore.
Rune : Je ne suis pas le premier entrepreneur social ou pionnier qui essaie de s'attaquer à des maisons plus efficaces, écologiques ou durables. Au fil des ans, des pionniers comme moi ont tenté à maintes reprises de réaliser des projets pilotes. Cet effort pionnier connaît un sommet dans les années 70 après la crise pétrolière avec l'OPEP. À l'époque, le président Carter installa des panneaux solaires sur sa pelouse de la Maison-Blanche, qui furent par la suite démolis par le président Reagan. Les années 80 s'écartèrent de cette première tentative d'écologisation de notre économie.
Je pense qu'il a fait un retour en force ces derniers temps avec l'apparition des changements climatiques. Maintenant, également en raison des énormes migrations dues à la guerre et aux catastrophes naturelles et à la crise imminente du logement dans et autour des villes, en particulier les centres financiers tels que Paris, New York, Londres, Los Angeles, San Francisco, comme la Silicon Valley, Oslo, etc., tous les centres-villes de la planète sont en proie au même problème de pénurie de logements.
Thierry : Que dirais-tu de quelques chiffres précis ? Dix mille personnes attendent un logement à Ottawa, la capitale du Canada. Cinq mille personnes n'ont même pas de refuge et vivent dans les rues de San Francisco. Le taux d'itinérance à London a triplé depuis 2010. La raison de cette flambée est la flambée des prix des logements. En fait, des résultats récents prédisent qu'une hausse de 10 % des prix des logements entraînera une hausse de 8 % des taux d'itinérance.
Rune : Les pratiques de construction actuelles ne permettent pas de résoudre ce problème. Au cours des cinq dernières années environ, j'ai mis toute mon attention à réinventer la chaîne de valeur de la construction et à trouver des moyens meilleurs, moins chers et plus rapides de construire des maisons saines et des emplois sûrs, ou je devrais dire des maisons sécuritaires et des emplois sains parce que les maisons et les emplois sont très liés et je pense que nous devons aborder les deux.
Thierry : Très bien. Il y a ici un problème majeur en ce sens que le logement, la façon dont nous construisons, la façon dont nous assemblons les matériaux et éliminons les déchets, tout est faux. Elle n'est pas viable dans sa forme actuelle.
Rune : C'est en fait en Amérique du Nord que nous avons commencé à innover. Dans une solution de construction modulaire, nous prédécoupons du bois, mais c'était il y a 200 ans. Depuis lors, l'Europe a pris une longueur d'avance sur les bâtiments en bâton que nous connaissons actuellement en Amérique du Nord, les maisons à conteneurs que vous expédiez sur des camions et ce genre de pensée modulaire, qui est vraiment assez rétrograde. Si vous comparez avec ce qui se passe en Europe et, dans une certaine mesure, à Singapour et en Asie du Sud-Est, il y a maintenant des mouvements vers les méthodes de construction panélisées, les méthodes just-in-time, l'industrie 4.0 utilisant l'automatisation et la robotique, les plateformes numériques, les mégadonnées et l'IoT.
Toutes ces phrases accrocheuses que les gens lancent maintenant font des progrès dans la construction.
Thierry : C'est facile, Rune. Qu'est-ce que vous voulez dire par les mégadonnées qui font leur entrée dans la construction ? Qu'est-ce qui ne va pas exactement dans la construction ?
Rune : En Europe, nous constatons que l'industrie de la construction est à la traîne par rapport à ce que je pense que le marché est prêt à faire. J'ai même vu qu'avec la Maison productive de Montréal, qui était prête en 2009, il y a 10 ans, que le marché était prêt, mais pas l'industrie. Il semble y avoir un problème du côté de l'offre. Produktif travaille maintenant vraiment avec des universités de recherche, prototypage et travaille avec des fournisseurs stratégiques de bois d'ingénierie produisant du bois de placage laminé, LVL, et du bois laminé croisé, CLT, parce que ce sont des produits d'ingénierie stables qui peuvent bénéficier de l'usinage CNC et des robots, afin que nous utilisions ces plateformes numériques et méthodes modernes pour essayer d'augmenter la vitesse, réduire les coûts, éliminer toutes les erreurs sur la construction site, éliminer tous les déchets sur le chantier de construction.
D'une certaine manière, nous essayons d'éliminer tous les outils manuels sur le chantier et de faire en sorte que les systèmes se cliquent ensemble de manière très modulaire. En éliminant les outils à main du chantier de construction, nous éliminons également toute prise de décision sur le chantier de construction. L'idée est de prendre toutes les décisions en amont au cours de la conception et de la planification afin qu'il n'y ait pas de place pour les erreurs plus loin dans le processus.
Thierry : Mon Dieu, quelle vision utopique du monde ! Écoutons-nous un peu plus ensemble.
Rune : Il s'agit d'un débat très important et continu, tant à l'interne qu'avec nos fournisseurs, parce que nos fournisseurs sont à la recherche de nouveaux marchés. En fin de compte, je pense que nous travaillerons en étroite collaboration avec les organisations humanitaires comme la Croix-Rouge et autres qui ont l'expérience de la logistique parce que je pense que le principal défi sera la logistique et la capacité de se mobiliser très rapidement, d'être réactif et agile et de pouvoir mettre en place des opérations partout où cela est nécessaire en termes d'opération de type crise.
Nos blocs de construction sont construits de manière à pouvoir servir aussi bien sur le marché du logement social abordable que sur le marché du luxe parce qu'en fin de compte, nous pouvons revêtir cela de diamants, d'émeraudes et d'or pour ceux qui veulent un maximum de bling-bling s'ils aiment ça, mais vous pouvez aussi aller à l'autre bout du spectre et permettre aux gens de terminer la maison eux-mêmes.
L'objectif est vraiment d'aider les communautés locales à adopter certains des éléments modulaires de notre chaîne de valeur, tels que les panneaux de finition, afin que nous puissions toujours nous approvisionner localement en certains composants. Je ne crois pas vraiment au mot perturbation. En fait, je déteste le mot perturbation.
Je pense que nous devrions parler de changement, de changement évolutif et de changement durable. En fait, si je le fais à ma façon, j'aimerais perturber les perturbateurs.
Thierry : Perturber les perturbateurs. J'ai demandé à Rune de clarifier un peu plus ce point.
Rune : Tout ce qui les intéresse, c'est l'entrée rapide, la sortie rapide et le fait de concentrer beaucoup de moyens de production et de capital entre très peu de mains, et ils veulent le faire connaître et gagner des milliards de dollars, mais je ne pense pas que le modèle actuel de capital de risque soit durable de cette façon. Je pense que nous devrions plutôt chercher des plateformes fondées sur la coopération et la distribution des moyens de production. Je ne crois pas que ce soit une idée socialiste. Je pense que c'est en fait une idée capitaliste, concurrentielle et entrepreneuriale, qui est anti-collusion et anti-monopole parce que l'idée est de donner autant d'opportunités entrepreneuriales que possible à autant de localités et d'entrepreneurs individuels que possible.
Thierry : Nous avons abordé le capitalisme par opposition au socialisme, mais ne sortons pas trop du sujet. Rune fait valoir ici une affirmation très importante que vous avez peut-être négligée. Pour que le capital prospère, il faut se concentrer. En fait, les sociétés de capital-risque et les fonds de capital de risque visent à chronométrer le financement exactement au bon moment afin de tirer le maximum de rendement en capital pour leurs sorties. Ils visent à gagner le plus d'argent de la manière la plus rapide en concentrant leurs investissements et en chronométrant soigneusement leurs injections d'argent et leurs sorties. Les sociétés de capital-risque planifient la fin avant même d'investir un sou dans l'investissement potentiel. Écoutons l'investisseur en capital de risque d'Anges Québec, André Forest.
André Forest : Si vous voulez créer de la valeur, vous préférez être le plus grand acteur de cette géographie particulière plutôt que d'avoir le même niveau de revenus réparti en Amérique du Nord ou dans le monde. Donc, plus vous êtes dense, meilleure sera la création de valeur.
Thierry : Ok. Merci, André. Revenons au capital distribué pour créer des emplois et des villes sûres et durables. Qui est ce gars, Rune, exactement, et sur quoi travaille son cabinet Produktif ?
Rune : Cela m'a demandé beaucoup de thérapie commerciale, de coaching d'affaires comme je l'appelle. Fondamentalement, Produktif est aujourd'hui une entreprise de technologie et de design au service de l'industrie de la construction. Nous nous concentrons sur la construction d'un système de construction composé d'éléments modulaires que nous intégrons à travers nos plateformes numériques.
Thierry : Fantastique. Maintenant, à quoi ça ressemble exactement ?
Rune : L'objectif est de rendre le processus de la table de conception à l'exécution 80 % plus rapide que les pratiques actuelles et 20 % moins cher sur les marchés conventionnels, mais aussi de fabriquer une trousse qui soit rapide à mobiliser sur les théâtres de guerre et de post-reconstruction dans les zones sinistrées afin que nous puissions mobiliser cette capacité et permettre aux communautés locales de reconstruire leur maison.
Thierry : En théorie, cela semble être une idée noble, mais Rune et son équipe devront faire face à des considérations réglementaires et simplement amener les gens à travailler ensemble. Comment compte-t-il accomplir cette tâche difficile ?
Rune : Encore une fois, je devrai faire la distinction entre l'approche volumétrique 3D que vous voyez en Amérique du Nord, où vous expédiez et empilez des boîtes, et l'approche en panélisation 2D que vous voyez surtout en Europe. Il existe également une approche hybride où vous prenez en quelque sorte le meilleur des deux mondes. C'est ce que fait Produktif. Pour certains systèmes tels que les salles mécaniques où vous avez un certain degré d'équipement comme des panneaux solaires, des batteries ou des toilettes, ces éléments sont, par définition, 3D et il est préférable d'emballer dans des nacelles et doivent donc être spécifiés en tant qu'éléments 3D ou éléments volumétriques.
Cependant, toutes les pièces comme les planchers, les murs et les toits sont bien meilleures à emballer et à expédier en emballage plat. Cela ne met pas de pression sur le transport et le volume.
Thierry : Pour que nous soyons clairs ici, nous parlons d'emballages à écran plat préemballés pour une maison et d'emballages de pods ou de boîtes pour des choses 3D comme les toilettes, les éviers et les armoires. Ok, revenons à Rune.
Rune : Certainement, il y a des limites à la taille d'un module que vous pouvez mettre sur un camion et expédier sur la route. Maintenant, certaines entreprises font un excellent travail en matière d'empilage volumétrique ou de boîtes, telles que...
Thierry : IKEA ?
Rune : Marriott.
Thierry : Attendez, quoi ? Marriott ?
Rune : Les hôtels Marriott font un travail fantastique en construisant hors site des chambres d'hôtel entières qui sont magnifiquement aménagées, puis elles sont transportées par camion jusqu'au site et levées sur place par une grue. Ils le font très bien et c'est difficile de battre ce qu'ils font, mais surtout en Amérique du Nord, vous voyez un travail très médiocre. En fait, ce que vous voyez, c'est que les gens font de la construction conventionnelle dans un entrepôt avec les mêmes problèmes de chaîne d'approvisionnement ou sur un chantier de construction régulier, sauf que vous le faites sous un toit. Ensuite, ils ont mis des boîtes sur le camion et ensuite ils ont d'énormes problèmes de piqûres et des problèmes commerciaux qui sont symptomatiques de tous les problèmes de construction d'aujourd'hui.
En Europe, je pense qu'ils ont environ 20 ou 30 ans d'avance dans l'approche panélisée qui consiste à faire un camion plat jusqu'au site, puis à hisser des panneaux et à les relier sur place. J'ai étudié et visité de nombreuses usines en Europe et j'ai pu déterminer quelle est la prochaine étape et le défi pour ces usines de pointe pour faire la dernière étape de la transition vers l'industrie 4.0. J'essaie d'appliquer les leçons apprises des meilleurs de sa catégorie et d'apporter une certaine innovation à la table pour rationaliser l'ensemble du processus.
Thierry : Ok. Preuve de concept, oui, c'est agréable, mais où Rune a-t-il l'intention de commercialiser ses produits et services ?
Rune : Je tombe facilement amoureuse et l'une de mes amours est celle d'une entreprise finlandaise. Ils produisent du bois de placage laminé. Il s'agit d'une coopérative de 60 000 forestiers, je crois, qui gèrent de manière responsable leur approvisionnement forestier et qui sont copropriétaires de ce conglomérat international qui génère des revenus de quelques milliards de dollars par année. Ils expédient partout dans le monde. Ce sont des panneaux de bois de placage laminé, et j'entretiens de très bonnes relations avec eux.
Thierry : Excellent. Nous sommes un petit poisson qui s'allie à un poisson beaucoup plus gros. Ce ne serait pas le premier. Quels sont les critères qui vous ont aidé à forger cette relation pionnière ?
Rune : Tous ceux avec qui je travaille doivent passer un test en deux étapes. Tout d'abord, je pense qu'il faut qu'il y ait des valeurs partagées. S'ils ne reconnaissent pas les changements climatiques ou ne voient pas la crise du logement comme un facteur imminent à l'horizon, alors je pense que c'est difficile pour moi de comprendre. Deuxièmement, je pense qu'ils doivent être fermement convaincus qu'il y aura un changement radical de paradigme du paradigme concurrentiel au profit d'un paradigme coopératif.
Thierry : Changement transformationnel dans la façon fondamentale dont nous nous engageons dans le commerce, le commerce et l'allocation du capital, veuillez continuer.
Rune : Les esprits brillants, les architectes, les ingénieurs et les professionnels de la construction se rendent compte que nous devons prendre notre vocation professionnelle au sérieux et nous unir pour essayer de nous unir face aux énormes défis auxquels nous sommes confrontés. Cela revient à votre question précédente sur la perturbation par rapport au changement transformateur. Je crois que ceux qui se concentrent uniquement sur le capital retomberont dans ce piège à court terme.
Maintenant, si tout le monde pense que cinq ans est à long terme et que tout le monde prend des décisions fondées sur des considérations à court terme, c'est-à-dire moins de cinq ans, alors je crois que la seule entité sociale sur cette planète qui prend réellement des décisions à long terme est l'unité familiale qui, théoriquement, prend au moins des décisions pour les grands-parents, les parents et les enfants. Cela fait trois générations. Je pense que dans une société, nous devons être en mesure de prendre des décisions qui sont un peu plus longues que le plan quinquennal.
Thierry : Unités familiales, entreprise imitant ce mode de pensée à long terme. Pas peur de sacrifier le profit à court terme au profit de la viabilité à long terme, ok, mais encore une fois, où ?
Rune : Nous en sommes aux premières étapes des discussions avec les toilettes à combustion sans eau en Norvège. Et eux, comme Bill Gates, qui cherche une solution à la toilette à base d'eau, un placard à eau qui, je pense, est l'invention la plus stupide de l'humanité qui ait jamais été inventée, prenant une ressource en eau propre et durement gagnée qui est rare et la mélangeant ensuite avec [des saignements] qui est en fait une excellente ressource à la fois pour l'agriculture, et puis de l'urine qui est en fait une ressource incroyable pour l'agriculture également. Ensuite, ils mélangent toutes ces ressources durement gagnées et, en moins d'une seconde, nous avons créé un énorme fardeau pour la société que très peu de gens peuvent se permettre de traiter.
Thierry : Repenser l'ensemble du flux de travail des toilettes modernes dépasse notre portée aujourd'hui, mais si vous voulez en savoir plus à ce sujet, je vous suggère fortement d'écouter l'interview de Reid Hoffman avec Bill Gates sur ce que sa fondation fait à ce sujet. Jetez un coup d'œil au Maîtres de l'échelle baladodiffusion, épisode 55. Revenons à Rune, repenser l'ensemble du flux de travail de la façon dont nous construisons les bâtiments et les composants qui s'y trouvent.
Rune : Le but est que, comme vous l'avez fait pour le déjeuner scolaire norvégien ou pour l'hygiène dentaire ou pour vous laver les mains ou ramasser des ordures dans la rue, nous avons appris qu'avec des enfants en Norvège et des enfants ont apporté ces connaissances à leurs parents. Je pense que si nous voulons atteindre des adultes comme Greta de Suède l'a si bien démontré, je crois que nous devons commencer par les enfants et les jeunes pour que les adultes changent leurs habitudes.
Thierry : Maintenant, pour ce qui est de l'état actuel des choses, vous avez certainement de bonnes idées. Vous êtes toujours à la recherche d'applications et de marchés pour savoir où, comment et à quel coût vos idées seront mises en œuvre. L'un des principaux acteurs de l'industrie de la construction est qu'il s'agit d'une industrie très réglementée. Vous devez avoir un permis de construire. Ces permis de construire sont contrôlés par les administrations municipales et ne sont certainement pas incitatifs à l'innovation même si, comme nous pouvons le voir, ville après ville, déclarer en tant que ville qu'il y a une crise climatique et que nous devons faire quelque chose pour y remédier.
Eh bien, une fois que c'est fait, ils n'ont pas vraiment de réponse sur la prochaine étape qu'ils vont franchir. Je pense que ce que vous essayez de faire, et s'il vous plaît corrigez-moi si je me trompe, c'est de vous positionner sur le moment où les gens se réveilleront enfin, ils pourront enfin avoir une solution sur laquelle vous travaillez depuis des années parce que c'est une chose compliquée, les amis. Il faut du temps et il faut beaucoup de réflexion avec des personnes très intelligentes, ainsi que des échecs en cours de route pour avoir les apprentissages nécessaires pour être en mesure de mettre quelque chose de bon marché, fiable et durable pour que ça fonctionne. Qu'est-ce que la Rune dirait maintenant à la Rune il y a cinq ans au sujet de la construction de projets de développement durable ?
Rune : « N'utilisez pas votre propre argent. [rires] Trouvez des bailleurs de fonds qui croient en vous. Je suis impatient et j'ai senti que ça arrivait déjà. J'ai dépensé beaucoup de mon propre argent parce que je crois vraiment en ce que je fais. Je sais que le moment est venu, mais j'ai mal calculé combien de temps cela prendrait.
À l'époque, je pensais aussi que le téléphone sonnerait du crochet, ce n'était pas le cas. J'ai donc dû faire une traversée du désert en me demandant ce qui n'allait pas, pourquoi le marché n'est-il pas prêt ? En fin de compte, j'en suis arrivé à la conclusion que les gens sont très ancrés dans leurs habitudes et qu'ils vont battre un cheval mort dans le sol avant de se rendre compte qu'il existe une nouvelle stratégie plus viable, comme une stratégie de l'océan bleu qui peut être poursuivie au lieu de cette effusion de sang compétitive qui est en cours actuellement. Les gens s'y réveillent, parlent de plateforme, de coopération, de toutes ces choses, mais je crois que très peu de gens comprennent et intègrent cela dans leurs modèles d'affaires.
Je pense que vous avez dû le vivre et souffrir un peu comme moi pour pouvoir l'embrasser pleinement. Vous devez aussi être mis à l'épreuve, d'où la traversée du désert où avez-vous vraiment le courage, le courage et la persévérance de croire vraiment et jusqu'au bout en ce que vous voyez venir ? Je crois que maintenant, cette fois-ci, je me suis entourée de personnes qui me complètent et, par conséquent, nous avons une bien meilleure équipe. Nous avons une équipe indéfable qui partage des valeurs.
Je pense que le partage des valeurs et le leadership fondé sur les valeurs deviennent de plus en plus importants de nos jours où tout le monde peut Photoshop et fabriquer de fausses nouvelles et inventer de la crédibilité, mais l'authenticité, vous n'êtes pas authentique sur ce en quoi vous croyez, et le prouver par vos pas, vos actions et votre histoire, en fin de compte, c'est la monnaie forte. Avez-vous le courage, l'authenticité et la persévérance nécessaires pour aller jusqu'au bout ?
Thierry : On ne peut jamais sous-estimer le courage qu'il faut pour poursuivre une vision, même si tout le monde autour de vous est accroché au statu quo. Rune vise à être le catalyseur de ce changement culturel dans la construction. Il a effectivement payé un prix cher, mais il a néanmoins une idée très claire des solutions qu'il peut apporter à la table pour résoudre ces problèmes de durabilité. Il doit maintenant chercher comment commercialiser ses idées et les insérer dans les marchés actuels, ou peut-être simplement en créer de nouvelles.
Rune : Nous essayons sur le plan technique et croyez-moi, le côté technique est la partie facile. Le plus difficile est le côté culturel, c'est de faire en sorte que les gens commencent à penser différemment à la chaîne de valeur et à la façon de travailler ensemble. L'aspect technique est relativement facile. Le principal défi consiste à obtenir un produit viable minimal. Par minimum, je veux dire la plus petite chose viable que nous puissions vendre dans le cadre d'un profit et d'un produit, bien sûr, sur lequel nous pouvons mettre notre nom et notre marque.
Thierry : Que font des villes comme Tokyo, Munich et d'autres pour montrer la voie à la création de zones urbaines saines, inclusives et intégrées ? En avons-nous atteint un moment où le marché est prêt à entendre l'histoire de Rune ? Je crois que oui. Ceux qui sont prêts à mener la charge sont des jeunes gens motivés qui voient l'urgence d'agir. Les gens veulent du vert, mais ils ne peuvent tout simplement pas le trouver. Des pionniers comme Rune Kongshaug cherchent à chasser ces marchés. Nous verrons où il se rendra alors que nous préparerons notre prochaine conversation.
Market Hunt est produit par Cartouche Media en collaboration avec Seratone Studios à Montréal et PopupPodcasting à Ottawa. Market Hunt fait partie du réseau IE Knowledge Hub. Le financement de ce programme provient du Conseil des ressources en sciences humaines du Canada. Producteurs exécutifs, Hameed Etemad, Université McGill, Faculté de gestion Desaultels et Hamed Motaghi, Université du Québec en Outaouais.
Producteur associé, Jose Orlando Montes, Université du Québec à Montréal. Producteurs techniques, Simon Petraki, Seratone Studio et Lisa Querido, Popp Podcasting. Consultant en spectacle, JP Davidson. Oeuvre de Melissa Gendron. Vous pouvez consulter l'étude de cas IE-Knowledge Hub sur Produktif ainsi que d'autres cas sur ie-knowledgehub.ca. Pour Market Hunt, je suis Thierry Harris. Merci de m'avoir écouté.
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